Les lombrics créent le sol et tout ce qui y vit. Ce sont les animaux les plus nombreux de la planète et les principaux transformateurs des matières organiques en humus, assurant ainsi la fertilité des sols et les fonctions de la biosphère : le lombric participe à : désinfection, neutralisation, protection et production.
Une des premières préoccupations en matière de lombricompostage a concerné la probabilité que ce processus ne détruise pas certains organismes pathogènes potentiellement dangereux, car il n’atteint pas les températures élevées du compostage classique.
Au cours des dernières années, cependant, de forts éléments de preuve ont mis en lumière le fait que les lombrics détruisent bien les pathogènes, bien qu’on ne sache pas encore par quel procédé. Les meilleures données sur ce point proviennent de la Floride, où la Division de la protection de l'environnement de l’Orange County a mené une étude destinée à évaluer la capacité du lombricompostage à satisfaire aux normes de catégorie A en matière de stabilisation des biosolides et a démontré que le lombric avait un rôle déterminant.
Les résultats de cette étude ont montré que le lombricompostage pouvait effectivement être utilisé comme méthode de destruction des organismes pathogènes, avec un taux de réussite égal au compostage classique (Eastman, 1999; Eastman et coll., 2000). Plus récemment, la Dre Elaine Ingham a découvert pendant ses recherches que lorsqu’on dissèque des lombrics vivants dans un matériau à teneur élevée en pathogènes, on ne trouve aucune trace d’organismes pathogènes au-delà des cinq premiers millimètres de leurs intestins. En d’autres termes, «quelque chose» à l’intérieur des lombrics détruit les pathogènes, d’où des turricules (excréments) qui en sont dépourvus.
D’autres chercheurs (p. ex., Paul et coll., 2002) ont souligné qu’en matière de GES, les avantages du compostage ne viennent pas du processus en soi, mais des processus évités initialement et consécutivement par le lombric.
Dans un premier temps, on évite que des matières organiques, comme le fumier des fermes, ne soient stockées dans des conditions anaérobies ou épandues à l’état brut dans les champs, deux pratiques générant de fortes émissions de méthane et d’oxyde nitreux.
Dans un deuxième temps, on évite la production et le transport d’engrais commerciaux sur de grandes distances, deux activités génératrices de grandes émissions de CO2.
Les avantages possibles du compostage décrits précédemment s’appliquent également au lombricompostage.
Théoriquement, cependant, le lombricompostage devrait présenter des avantages notables par rapport au compostage en ce qui a trait aux émissions de CO2.
Tout d’abord, il n’est pas nécessaire de retourner le lombricompost, que ce soit manuellement ou avec de la machinerie, puisque les LOMBRICS aèrent eux-mêmes le matériau. Cela devrait donc diminuer la présence de zones anaérobies dans les tas et conséquemment les émissions de méthane. Cela évite également la consommation de carburants par la machinerie agricole que l’on devrait utiliser, le cas échéant.
D’autre part, l’efficacité supérieure du lombricompost (de 5 à 7 fois) par rapport au compost, sur le plan de la croissance et du rendement des cultures, se traduit par une réduction équivalente (de l’ordre de 5 à 7) du transport et de la fabrication des engrais chimiques qu’on utiliserait autrement –– ce qui diminue d’autant les émissions de CO2.
Enfin, l’analyse d’échantillons de lombricompost a révélé des teneurs en N généralement plus élevées que les échantillons de compost issus d’intrants similaires. Cela signifie que ce processus parvient à retenir davantage d’azote, une caractéristique sans doute attribuable aux micro-organismes présents en plus grand nombre, ce qui laisse aussi supposer qu’il génère et libère moins d’oxyde nitreux.
Lorsqu’on sait que le N2O est 310 fois plus puissant que le CO2 quant aux effets sur la couche d’ozone, il apparaît que c’est un avantage potentiel notable...Tout ça grâce aux lombrics !.
Les vers de terre (lombrics) ont un rôle essentiel à jouer dans le maintien de la biodiversité. Ils accroissent la quantité et les types de micro-organismes du sol en créant des conditions propices à leur vie et à leur reproduction. On a dit du lombric (ver de terre) qu’il était une petite «usine à bactéries», rejetant beaucoup plus de micro-organismes qu’il n’en ingère. En ajoutant du lombricompost et des cocons au sol d’une ferme, vous enrichirez considérablement le milieu microbien de cet écosystème. La biodiversité souterraine est la base de l’essor de la biodiversité de surface, car les créatures du sol et les végétaux qu’ils aident à croître sont à la base de toute la chaîne alimentaire.
Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a reconnu l’importance de la biodiversité souterraine, clé de l’agriculture durable, de la biodiversité de surface et de l’économie mondiale dont les lombrics font partie.
Le lombricompostage et la lombriculture sont des processus écologiques au potentiel considérable comme composantes de l’agriculture durable. La croissance rapide de l’utilisation du compost de lombric dans des pays comme Cuba, l’Inde, l’Argentine et l’Australie témoigne de la valeur inhérente d’un partenariat entre l’espèce dominante à la surface du globe (vous et moi) et les espèces souterraines dominantes (les vers de terre / lombrics de toutes sortes).
Chaque agriculteur dépend des vers de terre (lombrics) dans une certaine mesure ; qu’ils travaillent pour vous uniquement sous la surface du sol, dans vos champs, ou que vous les rameniez à la surface afin de maximiser le partenariat par la gestion des déchets, la lombriculture et la production de thé de compost, sera un choix individuel fondé sur le besoin, les possibilités offertes et l’intérêt.